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Elle lui fit signe de ne pas bouger, là, au bord du lit. Semblant se désintéresser de lui, elle se mit à étudier un peu l’appartement. Pas mal de choses avaient changé. Apparition d’un matériel hi-fi et vidéo avec d’énormes enceintes qui avait dû coûter chaud. Un nouveau canapé. Une table dorée entourée de sièges assortis. Des tentures rouges trop longues aux replis traînant sur le parquet. Et une lampe bizarre, haute sur pattes, posée à côté du lit. Lumière tamisée avec un foulard. L’appartement de Kril ressemblait de plus en plus à son lieu de travail.

Et dans ses yeux, il n’y avait plus trace de ce qu’elle lui avait donné jadis. Des années-lumière en arrière. Déjà ? Bruce chassa l’image : elle en travers du lit, l’agrippant à la taille, le tirant vers elle ; on voit les muscles de ses avant-bras et de ses longues cuisses ouvertes, et ce regard d’eau qu’elle a. Il dit : — Va plutôt interroger les voisins avant qu’ils ne partent au travail. Demande à l’OPJ de te donner un coup de main. Je le connais, c’est un débrouillard. Ensuite, embarque Félix Dark au Quai.

Je dors où il me plaît de dormir. À me voir dormir ainsi, on me croirait dans le coma. Mais le coma du cobra n’a rien à voir avec la perte des sens et de la conscience. Mon coma n’est qu’une longue attente et la haine est mon venin. Je peux l’inoculer ou le cracher et vous brûler les yeux. Viva el cobra ! 2 Novembre 2000 Il ne lui fallut qu’un instant pour savoir où finir sa nuit. Juste un coup de téléphone à la bonne personne au bon moment. Quand Kril répondit, Lewine raccrocha aussitôt, sûre de le savoir chez lui, décidée à le surprendre.